Jean Couranjou |
Emplacement, acquisition, plans
Emplacement géographique de Djenan’ Baldji
1955
La propriété de Djenan’ Baldji se trouve sur la commune d’El-Biar, au-dessus d’Alger, dans les frais vallons du Sahel algérois, à l’est–sud-est de la capitale dont on voit en partie les quartiers sud (ci-dessus).
Ainsi est-elle placée non loin de la mer, elle, au nord et à l’est. Au sud, au-delà des vallons du Sahel, puis de la plaine de la Mitidja, se dresse au fond l’Atlas blidéen. Au loin, à l’est, les montagnes de Kabylie déploient leur relief enneigé l’hiver.
Acte de vente de Djenan’ Baldji à ses derniers propriétaires
ALGER
DJENAN BALDJI et annexes
Propriété de Djenan Baldji, chemin de la Touche, El-Biar, située au lieu dit Fahs d’Hydra
Contenance : cinq hectares environ d’après les titres ; en réalité, quatre et demi environ.
Consistant en une maison de style mauresque comprenant un rez-de-chaussée et un étage,
Logement du jardinier attenant à la maison, jardin mauresque, citerne, bassins, noria, terre de culture.
origine
En 1846, Mahmoud ben El Sid Mohamed Baldji l’avait acquise de Sid Mohamed Essekakri ;
7 chaabane an 1262 de l’hégire, le 31 Juillet 1846, Mr Esskakri et ses enfants vendaient l’immeuble
à Sid M’Hahmoud ben El Hadj Mohamed BALDJI.
Le 30 Décembre 1856, les héritiers Baldji vendent l’immeuble
à Melle Prépognot dite Primet ……………..Prix 9 000
Le 21 Novembre 1864, Melle Eugénie Prépognot dite Primet a vendu la propriété
à Mr Ould Hadj Mustapha Essemar……………...Prix 10 000
Le 1er avril 1893, vente par 1° Omar ben Ali Semmar et 2° Mohamed ben Ali Semmar,
héritiers de El Hadj Mustapha ; la vendent à Monsieur Edward Fenna Cross…………..Prix 56 000
Le 29 Juillet 1901, vente par les consorts Cross à Mr René Allart de la propriété Djenan Baldji.
Origine en la personne de Mr Edward Fenna Cross : elle appartenait à Mr Cross, savoir :
une partie des constructions pour l’avoir fait édifier des ses deniers personnels
et le surplus des dites constructions et le terrain au moyen de l’acquisition qu’il en avait faite
suivant contrat passé devant Me Pareux, notaire à Alger le 1er Avril 1893.
Mr Cross par son testament a fait divers legs d’objets mobiliers et de sommes d’argent
et il a disposé de tout le reste en faveur de ses frères et sœurs ………………Prix 45 000
Vente par Monsieur et Madame Allart à Mr Goinard le 7 Juin 1909
Désignation comme ci-dessus sans changements.
Addendum « Il résulte des énonciations contenues dans un acte reçu par Me Pareux, notaire à Alger, le 1er Avril 1893, que la haie séparant l’immeuble présentement vendu de la propriété Marceille
est mitoyenne sur une longueur de quarante mètres environ seulement et que le surplus de cette dernière haie et les autres haies appartiennent à la propriété vendue »………………Prix 46 000
après cet achat en 1909, deux autres ont été faits, agrandissant la propriété :
AZNAG (superficie 1.41 ha) acheté le 31 juillet 1913 à Madame de Lassus St Genies, parcelle qui avait été acquittée par le baron Boissonnet à la suite de la vente
par Mr Sastre et consorts …………Prix 10 000frs.
Parcelle de terre de forme triangulaire de 1 902 m2 appartenant à Mr Pons, achetée le 24 septembre 1930 pour 9 510 frs.
(il s’agit du terrain côté est, délimité par l’allée aux oliviers et la haie de grenadiers ; plan ci-dessous)
les vallons du Sahel algérois vus de la terrasse de Djenan’ Baldji ***NOTA. Sur le plan, la propriété Djenan’ Baldji (ss) est marquée Mohamed ben Lamine, celle d’Aznag, Larbi Znague.
Le relief de la propriété aujourd’hui disparue n’était pas très marqué mais réel. Le terrain était inégalement incliné.
La partie la plus élevée était au nord, là où se trouvait le bois de pins d’Alep. C’est pourquoi c’est tout près de cette zone qu’était construite la noria chargée d'élever suffisamment l’eau pour la distribuer par gravité jusque dans les parties les plus hautes de la demeure. La pente légère se terminait juste au sud de la noria, le terrain étant ensuite dans le sens nord-sud à peu près horizontal pour s’abaisser, côté ouest en abordant Aznag puis à nouveau légèrement tout au sud d’Aznag.
Dans le sens ouest-est, une déclivité générale existait à partir de la ligne médiane Nord-sud. Ainsi côté ouest, la demeure, toujours existante, se trouve à peu près à 1m au-dessous du niveau du sol, nécessitant contre elle la présence d’un fossé d’évacuation des eaux de ruissellement ; à l’est, elle est au niveau du sol. La déclivité se poursuivant, un point bas apparaissait à la limite est de la propriété, marqué par la présence de roseaux.
Plans des bâtiments
En l’absence de plan des bâtiments de Djenan’ Baldji dans les archives, il reste cependant possible de connaître avec une grande précision les dimensions de certaines parties d’entre eux, plus précisément toute la partie centrale autour de laquelle s’articule la demeure et le bardo, ensemble de monuments extérieurs. En effet toutes deux, décorés de carreaux de faïence, ont fait l’objet de diverses photos. Les carreaux sont des éléments décoratifs omniprésents dans les demeures anciennes d’Alger et leurs dépendances, comme aussi à Tunis. La connaissance exacte de la taille des différents modèles qui s’y trouvent permet de calculer un certain nombre de dimensions des bâtiments. Ces tailles précisées dans mon site les carreaux sont données pour ceux de Djenan’ Baldji dans le chapitre non retenu ici de l’étude complète Inoubliable Djenan’ Baldji : les carreaux de faïence de Denan’ Baldji.
![]() |
quelques-uns des clichés ayant servi aux calculs pour l’établissement des plans de la demeure |
Les mesures sont directes quand les carreaux couvrent ou jouxtent les parties à mesurer,
Elles demandent à utiliser la géométrie plane quand ils sont séparés des parties à mesurer : par exemple le théorème de Pythagore quand la séparation consiste en carreaux hexagonaux de marbre au sol, l’utilisation des lignes de fuite dans le cas de projections en perspective pour le bardo...
Ces calculs abondants (une dizaine de pages) seront ici épargnés au lecteur. Indiquons simplement que (plans. cotés ci-dessous) :
Pour la partie centrale de la demeure (haut et bas, l’un étant la réplique de l’autre), ont été utilisés les carreaux de Barcelone (13.5 cm : flèches rouges) en frise tout autour du bas de la galerie supérieure selon le cas directement soit indirectement par l’intermédiaire calculé (th. de Pythagore) des hexagones de marbre au sol (flèches noires). Les carreaux valenciens (21.5 cm ; flèches vertes) décorant les murs ont permis certaines mesures directes. Les carreaux néerlandais (12.8 cm ; flèches bleues) et les carreaux valenciens donnent directement les mesures des fenêtres intérieures
Pour le bardo, les carreaux de Barcelone (13.5 cm ; flèches rouges) en frise supérieure du portique ainsi que ceux d’origines diverses (13.5 cm ; flèches orange) ornant la banquette sous arche ont été utilisés directement pour la mesure des éléments correspondants. Les carreaux valenciens (21.5 cm ; flèches vertes) du bassin ont permis la mesure directe de ses grands côtés et indirecte (th. de Pythagore) pour ses petits côtés ; ils ont servi à la mesure de la distance du bassin au portique à partir du taux de réduction des verticales déterminées par les lignes de fuite (perspective).
D’autres photos apportent de bons renseignements ou des confirmations : alignement entre bord d’une allée du jardin et élément du bâtiment, positions relatives des éléments du bâtiment, leur nombre, présence de certains détails architecturaux etc…
représentation des dimensions obtenues
![]() |
![]() |
|
ETAGE de la demeure : galerie et ses dépendances côté sud |
le BARDO : ses composantes et alentours immédiats |
plan de l’ensemble des bâtiments
Les bâtiments existant toujours, j’ai utilisé les photos satellitaires de 2011 et 2013 disponibles sur internet, certes d’une mauvaise définition pour la région concernée, mais utilisables pour un travail d’approche. Pour cela, j’ai pris sur chacun des deux clichés, plusieurs mesures de 27 dimensions remarquables : 16 nord-sud, 11 est-ouest.
passer la souris sur la plan de gauche pour l'agrandir
et l'avoir au complet (jardin)
Les acquéreurs
les propriétaires : mes grands-parents
Ernest et Emilie GOINARD
vers 1912 à DJENAN’ BALDJI*
ce qu’il reste de Djenan’ Baldji
cinquante ans après l’Indépendance (1962) (cerné de rouge)
et ce qu’est devenu le chemin de la Touche
le chemin de la Touche (Chemin Romain), juste avant l’entrée, en 1960 et 50 ans après